L’histoire des ambulances en France : un voyage dans le temps
L’évolution des ambulances en France est un voyage qui plonge ses racines dans l’Antiquité, un parcours marqué par l’innovation, impulsée par le courage et l’ingéniosité des médecins, des soldats et des citoyens. L’histoire des ambulances illustre la manière dont la médecine et l’assistance ont cherché à répondre aux urgences avec une efficacité et une humanité croissantes. Explorons ensemble l’évolution de ce secteur à travers les siècles, jusqu’aux systèmes d’urgence modernes que nous connaissons aujourd’hui.
Des racines antiques
Dès l’Antiquité, sous l’Empire romain, les soldats utilisaient des moyens spécialisés pour le transport des blessés. Bien que le concept moderne d’ambulance n’existât pas encore, les Romains disposaient d’un système organisé pour récupérer les blessés sur les champs de bataille. Des chariots tractés par des chevaux servaient à acheminer les soldats blessés vers les centres de soins.
Le XVIe siècle et les premières ambulances
Au XVIe siècle, pendant les guerres de religion sous le règne d’Henri IV, les ambulances commencèrent à prendre forme. Les caisses d’artillerie, habituellement destinées au transport des munitions, furent adaptées pour le transport des blessés. Ces chariots étaient employés pour évacuer rapidement les soldats blessés du champ de bataille, marquant le début d’une véritable organisation du secours aux blessés en temps de guerre.
Dominique Larrey et l’innovation
La véritable révolution survint cependant lors de la Révolution française, avec le chirurgien militaire Dominique Larrey, qui introduisit les fameuses « ambulances volantes » en 1794. Ces véhicules étaient conçus pour transporter rapidement les blessés directement du champ de bataille vers les hôpitaux de campagne. Pouvant accueillir jusqu’à quatre soldats blessés, ces ambulances étaient tirées par des chevaux et permettaient une prise en charge plus rapide. La grande nouveauté introduite par Larrey fut le triage des blessés selon la gravité de leur état, une méthode toujours en vigueur dans la médecine d’urgence actuelle.

Les premières ambulances médicalisées
Peu après, un autre chirurgien militaire, Pierre-François Percy, développa le concept d’ambulance médicalisée en créant une unité de « chirurgie mobile ». Les caisses d’artillerie du modèle « wurst » furent converties en ambulances, transportant chirurgiens, infirmiers et matériel de premiers secours jusqu’aux blessés. En 1813, Larrey et Percy furent les pionniers de la création des brancardiers militaires, en utilisant des brancards démontables fabriqués à partir de lances militaires. Le shako des soldats-brancardiers servait également de contenant pour le matériel de premiers soins.

Les ambulances civiles
Au XIXe siècle, souligne L’actualité, une prise de conscience croissante des conditions sanitaires des civils mena à l’adoption du concept d’ambulance pour un usage civil. En 1830, le docteur Hyppolite Larrey (fils de Dominique) mit en place les premières ambulances destinées au transport des blessés en milieu urbain. Puis, en 1881, sous l’impulsion du Dr Henri Nachtel et de Victor Hugo, Paris introduisit un service d’ambulances hippomobiles pour le transport des malades et des blessés, notamment des victimes de la variole. Trois ans plus tard, les premières usines automobiles, telles que De Dion, Bouton et Trépardoux, virent le jour en France.

Les premières ambulances motorisées
En France, les premières ambulances avec médecin à bord, répondant à un numéro de téléphone dédié, ne virent le jour qu’à la fin des années 1960. Comme le met en évidence Esanum, le 1er mai 1967 eut lieu, pour la première fois en France, une opération de sauvetage « médicalisée » répondant à un appel reçu sur un numéro de téléphone spécifiquement dédié. Cette grande avancée, consistant à « rapprocher l’hôpital du patient », allait révolutionner les services de secours en fournissant les meilleurs soins au bon endroit au bon moment. Une révolution qui s’avéra fondamentale, notamment en raison d’une véritable « épidémie » qui frappait la France : celle des accidents de la route.
15 000 morts et 300 000 blessés chaque année
Dans la décennie suivante, le pays fut submergé par un nombre alarmant de victimes : près de 15 000 morts et 300 000 blessés chaque année, un prix extrêmement élevé payé pour l’augmentation du niveau de vie et la diffusion des automobiles, désormais accessibles à un large public.
Le taux élevé de mortalité était le résultat d’une combinaison de facteurs : la conception peu sécurisée des voitures de l’époque, l’absence de ceintures de sécurité et l’absence de toute limite de vitesse. Toutefois, un rôle déterminant était joué par l’inadéquation des secours. Les pompiers, principalement volontaires, faisaient de leur mieux, mais leur formation en premiers secours était, dans le meilleur des cas, rudimentaire.
Pour les blessés qui survivaient à l’accident, le transport constituait une épreuve supplémentaire. Avant le passage du simple secours à des soins sur place, les patients étaient chargés dans des fourgons adaptés de façon sommaire, souvent initialement destinés aux agriculteurs ou artisans, et transportés sans aucun traitement, si ce n’est quelques bandages d’urgence. Arrivés à l’hôpital, ils étaient allongés sur une civière et pris en charge par un infirmier ou un stagiaire, qui les examinait avant de contacter le médecin de garde. Face aux victimes de la route, un sentiment de fatalisme semblait prédominer, comme si de telles tragédies étaient inévitables.

L’évolution du métier d’ambulancier
Le XXe siècle vit la structuration progressive du métier d’ambulancier. En 1941, la création du Service des Ambulances des Hôpitaux de Paris marqua une étape clé. La loi du 10 juillet 1970 institua les premières règles encadrant la formation et l’organisation du transport sanitaire, suivie par l’introduction du Certificat de Capacité d’Ambulancier (CCA) en 1973.
Le rôle de la Croix-Rouge dans la formation
Dès la guerre de 1870, la Croix-Rouge française joua un rôle fondamental dans la formation des secouristes. Avec l’évolution du métier, la formation des ambulanciers devint de plus en plus spécialisée, aboutissant en 2007 à la création d’un diplôme d’État.
Services publics et privés
Aujourd’hui, les services d’ambulance en France sont gérés à la fois par des organismes publics et par des entreprises privées. Le SAMU (Service d’Aide Médicale Urgente), géré par l’État, représente le système principal pour la gestion des urgences, avec des véhicules équipés d’équipes médicales spécialisées intervenant dans des situations critiques. Les ambulances privées, quant à elles, s’occupent principalement du transport de patients non critiques et des urgences programmées.
Les ambulances sont divisées en trois catégories principales :
- Ambulances de type A : pour le transport de patients en état stable.
- Ambulances de type B : pour des situations d’urgence nécessitant des soins immédiats.
- Ambulances de type C : unités mobiles de réanimation (SMUR), destinées aux patients en état critique nécessitant des soins avancés pendant le transport.
Tous ces véhicules sont équipés de technologies avancées et d’un personnel hautement qualifié pour garantir un maximum de sécurité et d’efficacité.

L’avenir des ambulances en France
A l’avenir, les ambulances s’intégreront davantage aux systèmes hospitaliers et technologiques, devenant de véritables centres de soins mobiles à la pointe de l’innovation. Les avancées technologiques et l’amélioration de la formation des professionnels permettront des interventions encore plus rapides et efficaces, garantissant des soins optimaux aux patients transportés.
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